En avril 2011, Claude Guéant, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration, annonce que l’apprentissage de la langue française est le "premier vecteur de l'intégration". Il rappelle que « la politique d'immigration ne va pas sans une politique d'intégration ambitieuse et résolue ». Toute personne accueillie en France, et d’autant plus un candidat à la naturalisation doit maîtriser « correctement » le français et indique que « l'apprentissage de la langue française aux immigrés » représente un budget de 50 millions d'euros par an et prévoit l'élévation du niveau de français au moment de l'acquisition de la nationalité. Il encourage « les efforts de tous, agents de l'Etat, des collectivités territoriales, formateurs et apprenants » et souligne que « la politique d'accès à la langue française offre aux migrants les clefs d'une intégration réussie. Maîtriser le français, en effet, c'est se simplifier la vie quotidienne, trouver plus facilement du travail et avoir plus de prise sur l'éducation de ses enfants [5] ».
L’arrêté d’octobre 2011 fixe la liste des certifications requises des postulants à la nationalité française. L’article 2 instaure le «label qualité Français Langue d'Intégration» (FLI créé par le décret du 11 octobre 2011 susvisé) et valide la réussite à l'un des tests délivrés par un organisme certificateur, dès lors que le niveau B1 oral du Cadre Européen commun de Référence pour les Langues (CERL) publié par le Conseil de l'Europe est atteint. La circulaire du 30 novembre 2011 relative au niveau de connaissance de la langue française requis des postulants à la nationalité française. Elle précise que « le niveau de connaissance de la langue française requis est désormais le niveau B1, rubriques « écouter », « prendre part à une conversation » et « s’exprimer oralement en continu » du Cadre européen commun de référence pour les langues (CERCL) du Conseil de l’Europe ».« Le niveau B1 est celui d’un utilisateur indépendant, qui peut comprendre les points essentiels d’une conversation, et produire un discours simple et cohérent sur des sujets familiers. Seul le niveau oral de maîtrise de la langue est pris en compte » [6]. Ainsi, pour demander la nationalité française, les postulants doivent justifier d’un niveau B1 oral en français.
Depuis janvier 2012, la certification du ministère de l’Intérieur, le TFI (Test de Français International) pour la naturalisation, est une certification agréée par le ministère de l’Intérieur qui évalue le niveau de compréhension orale B1.
Le rapport entre la langue et l’inclusion dans la société est très étroit surtout quand la maîtrise de la langue devient une condition à l’insertion. Nous voyons bien à travers ce court historique que les aménagements influent sur le statut et sur le corpus de la langue. L’analyse de la politique linguistique d’un pays permet d'une part de comprendre les enjeux sociolinguistiques des évolutions linguistiques et d'autre part, de tenir compte des changements juridiques et de politiques migratoires mondiales afin que l’ingénierie de la formation s'adapte aux évolutions.
Christel CECCOTTO, Formatrice FLE, responsable CLF, février 2015.